Lala Maty is an activist from Senegal. In this interview, she talks about her life, work and activism.
How did you become a defender of the rights of sex workers? What inspired you?
For a long time, matters concerning sex workers were handled by health professionals and the government. They made all the important decisions concerning the lives of sex workers. Consequently, this meant that the voice of sex workers was not heard. Thus, I became an activist to give sex workers in Senegal a voice.
In which countries and /or regions do you work?
In Senegal
What do you consider as your biggest success?
The creation of an association of sex workers in Senegal
With which organisations are you currently collaborating? And in which priority areas?
Enda Sante- Prevention, STI and HIV care, psychosocial and legal support, ANCS (National Alliance of Health Communities)- Institutional support, capacity building, advocacy for a supportive environment, CNLS (National Council for the Fight against AIDS)- Involvement in the elaboration of national programs for sex workers, Embassy of the Netherlands in Senegal- Income generating activities for sex workers, RNP + (National Network of People Living with HIV) -Advocating for a supportive environment, ASWA (African Alliance of Sex Workers)- Capacity Building and Peer Networking, NSWP: Capacity Building, Peer Networking, Haci Senegal- Educational, nutritional, psychosocial, medical care for the children of sex workers living with HIV, Mama cash- Recognition of the human rights of sex workers
In your opinion, what would be the challenges facing your organisation or sex workers in your country in the future?
The greatest challenge is the legal prohibitions that are explained in great detail in the Constitution. The law is punitive and driven by various assumptions. Sex work “by any means” is prohibited in articles 323 and 325 of the Criminal Code. By using the expression “by any means” in Article 9 (3) of the Code of Offenses, the penal text gives the police a room to misuse the law.
Thus, in practice the mere fact that a woman enters a bar, to have a drink alone can be described as solicitation by police officers. Or the sex worker who leaves a hotel at 6 am to take a taxi after her work can be arrested for solicitation because the police in this area have power to interpret behaviour. If sex work is prohibited in the street, in hotels and houses, where can it be practiced? The police take advantage of this state of affairs to make harass sex workers through extortion, rape, and violence among other things.
How is sex work viewed by the general public?
Generally, sex work is termed as prostitution. Thus, it is socially condemned and sex workers are rebuked for being immoral. They face stigma and discrimination that sometimes culminates into violence and verbal insults. Religions condemn sex work through discourses often relayed by the media. This spreads stereotypes and misrepresentations about sex workers, which feed stigmatisation.
What message would you like to give to sex workers? Or to those outside the movement?
Sex workers must unite to ensure that our voice is heard so that we can build a strong African movement
How do you carry out your activism eg? Through channels such as social networks. And / or what strategies do you use? Demonstrations, social networks, legislation etc.) In order to make your cause known?
Through national advocacy activities, social networks and international events
Compiled by ASWA
Lala Maty pourquoi elle parle pour les travailleurs du sexe au Sénégal
Comment êtes-vous devenu défenseur de droits des travailleurs du sexe? Quelles problématiques ou personnages ont-vous inspiré?
Je suis travailleuse du sexe, les travailleuses du sexe du Sénégal ont été depuis longtemps dirigées par des professionnelles de la santé , ceux prenaient et des décisions et agissaient à leur place et c’est pourquoi je me bat maintenant pour la voix des travailleuse de sexe du Sénégal
Dans quels pays et /régions consacrez-vous la mobilisation du soutien afin d’effectuer le travail que vous menez?
Au Sénégal
Quelle action marquante avez-vous entreprise dans le passe ou quel défi manquant avez-vous fait face. ?
La création d’une association identitaire de travailleuses de sexe au Sénégal
Avec quelles organisations collaborez-vous actuellement ? et dans quels domaines prioritaires? Veuillez approfondir le travail/activisme que vous menez
Enda Sante : Prévention, prise en charge des IST et du VIH , appui psychosocial et juridique. ANCS (Alliance nationale des communautés pour la santé) : Appui institutionnel, renforcement de capacité, plaidoyer pour un environnement favorable, CNLS (Conseil national de lutte contre le sida) : Implication dans les élaborations des programmes nationaux pour les travailleuses du sexe. Ambassade des Pays Bas au Sénégal : Activités génératrices d’autres revenus pour les travailleuses de sexe, RNP+ (Réseau national des personnes vivant avec le VIH) : Plaidoyer pour un environnement favorable, ASWA (Alliance africaine des travailleuses de sexe) : Renforcement de capacité et réseautage entre pairs, NSWP : Renforcement de capacité, réseautage entre pairs, Haci Sénégal : prise en charge scolaire, nutritionnel, psychosocial, médical pour les enfants des travailleuses de sexe vivant avec le VIH et Mama cash : Reconnaissance des droits humains des travailleuses de sexe
D’après-vous quels enjeux se confronteraient votre organisation ou les travailleurs du sexe au sein de votre pays dans l’avenir ?
Le travail de sexe, dans les textes il ya une légalité et une tolérance surveillée, aléatoire et paradoxale. Le paradoxe réside dans le fait qu’au Sénégal la travailleuse du sexe est dans l’impossibilité d’exercer son activité, puisque le cadre de l’exercice n’existe pas. Ainsi, la répression du proxénétisme prévue par les articles 323 et 325 du code pénal, interdit au travailleur du sexe d’exercer son activité dans les hôtels, les maisons ,la rue ect. En faisant recours à l’expression « par tout moyen », article 9alinéa 3 du code des contraventions, le texte pénal accorde aux services de police une marge d’appréciation.
C’est ainsi que dans la pratique le simple fait pour une femme d’entrer dans un bar, de prendre un verre seul peut être qualifié de racolage par des agents de police. Ou la travailleuse du sexe qui quitte l’hôtel à 6 heures du matin pour prendre un taxi après l’exercice de son activité, peut être poursuivi pour racolage, car la police en la matière bénéficie d’une marge d’appréciation pour qualifier un comportement de racolage ou pas.
Si le travail du sexe est interdite dans la rue, dans les hôtels et maisons, à quel endroit peut-elle être exercée ?
Les forces de l’ordre profitent de cet état de fait pour faire subir aux travailleurs du sexe beaucoup de tracasseries (racket , viols , violences ect ….)
la prostitution est socialement réprouvée: les travailleuses du sexe s’attirent l’opprobre populaire par leur comportement considéré comme contraire aux bonnes mœurs, sont fortement stigmatisées et subissent une forte pression sociale.
Elles redoutent le regard social extrêmement réprobateur, qui se manifeste notamment par des insultes et des propos humiliants, voire des violences multiformes.
Les religions condamnent la pratique du travail de sexe: le discours religieux est souvent relayé par les médias. Ces derniers répandent par voie de presse un certain nombre de stéréotypes et fausses représentations sur les travailleuses du sexe, qui nourrissent la stigmatisation.
Quel message voudriez-vous livrer aux travailleurs du sexe? ou à ceux à l’extérieur du mouvement?
Il faut que les travailleurs du sexe s’unissent d’avantage pour que notre voix porte loin dans un mouvement africain fort
Dans quelle manière exécutez-vous votre activisme par ex. à travers les voies telles que les réseaux sociaux.et /ou quelle stratégies employez-vous ? Les manifestations, réseaux sociaux, législation etc.) Afin de faire connaitre votre cause ?
A travers les activités nationales de plaidoyer, les réseaux sociaux, les manifestations internationales
Recueilli par ASWA