In this interview, the founder of Feminist Action Development Alliance (FADA), talks about life, work and activism. She has taken bold steps including reaching out to politicians as her organisation pushes towards decriminalisation of sex work
How did you become involved with sex worker rights activism? What issues or people inspired you?
In Rwanda, the governance structure is in such a way that every entity has rural and urban areas. Consequently, I noticed that sex workers were meeting near bars and restaurants and most of the time they were facing harassment from the administrative local authorities including police.
My aunt and I are sex workers and as we were out and about, I could see how sex workers were being harassed because of their limited knowledge of their rights.
One Saturday at the end of the month during community work, I sought to find out why the government officials were harassing sex workers yet they were our clients. I booked an appointment with the vice mayor in charge of social affairs to discuss with her the issue and to explain her that people sought for our services willingly.
She was understanding and promised action. This inspired me to start FADA {Feminist Action Development Alliance} to advocate for the rights of sex workers. During the same period, we met with the Minister of Health to discuss health insurance and the right to access services for sex workers.
Which countries and/or regions are you focused on in terms of mobilising support for the work that you do?
Rwanda and Tanzania. We have units in every province in Rwanda (5 sites) and one in Tanzania.
What organisations are you currently involved in and what are the priority areas that these organisations work in? Tell us a bit about your activism/work specifically.
I am the team leader of FADA and priority areas are:
- Lobby Members of Parliament to influence decisions making in regard to sex workers’ rights
- Mainstreaming HIV and AIDS activities in whatever we do i.e. we have a focal point in each site, 10 per cent of our budget is dedicated to distribution of condoms and buying of ARVs for sex workers who need them
- Income generating activities for sex workers like bee keeping, ICT, and clothe design and production
What were the biggest events or challenges you have worked on in the past?
We participate each year in national exhibitions such as “Made in Rwanda” to showcase our products made locally.
In terms of movement building, we organised two national conferences on the rights of sex workers and LGBTs persons.
As a way of networking, we have toured Tanzania twice and also Rwanda, five times, to share experiences and exchange ideas on movement building and lobbying strategies.
What do you think will be the biggest challenges for your organisation/sex workers in your country in the future?
To have politicians embrace the issue of human rights and especially for sex workers. We are lobbying to have a team among the MPs to work with us to push our agenda forward. We are pushing to have sex work decriminalised, but that is not an easy task.
What are you biggest plans?
- To start a bookshop where all Rwandans can access information on human rights and sex work so that they can understand what it is we lobby for.
- We also want to have a website where we can post relevant and informative content.
- We also want to pay legal fee for 10 sex workers imprisoned. We hope to get money to do that.
Do you have one message for the sex worker rights movement? Or one message for people outside of the movement?
Together we are going to fight for our rights with resilience, consistence and liability.
How do you carry out your activism e.g. what forms of social media and/or strategies do you use? (protests, social media, legislation, etc) to further the cause you advocate for?
- Study tours
- Refresher courses on human rights for the targeted persons that is sex workers
- Conferences
- Community work at the end of the month (last Saturday of every month)
- Quarterly bulletin on sex work and HIV and AIDS
- Exhibitions
- Lobbying especially in Parliament for change of laws.
Profile by ASWA
French
(Durant cet entretien, le leader des travailleurs du sexe parlerait de sa vie, son travail et l’activisme)
Comment êtes-vous devenu défenseur de droits des travailleurs du sexe? Quelles problématiques ou personnages ont-vous inspiré?
Au Rwanda, la structure de gouvernance est telle qu’à chaque entité il y a des zones rurales et urbaines. Par conséquent, j’ai constaté que les travailleurs du sexe se rencontreraient à la proximité des bars et restaurants et la plus part entre elles faisaient l’objet du harcèlement provoqué par les autorités locales y compris la police.
Ma tante et moi nous sommes tous les deux les travailleuses du sexe, et en exerçant le travail, je témoigne les travailleurs du sexe harcelés par la police qui profite de leur connaissance restreinte de leurs droits.
Un bon samedi à la fin du mois lors du travail communautaire, je me suis attelée de me renseigner de la raison pour laquelle les responsables gouvernementaux menaient tant de répression contre les travailleurs du sexe. J’ai donc eu rendez-vous avec le maire adjoint chargé des affaires sociaux, dans le but d’aborder cette problématique et de lui faire apprendre que les clients ont volontairement sollicité nos services.
Elle fut très compréhensive et elle nous a promis d’agir, ceci m’a inspiré de créer l’organisation FADA afin de plaidoyer en faveur des droits de travailleurs du sexe. Pendant la même période on s’est entretenu avec le ministre de la santé dans le but d’aborder l’assurance santé et la question de droits à l’accès aux services de santé par les travailleurs du sexe
Dans quels pays et /régions consacrez-vous la mobilisation du soutien afin d’effectuer le travail que vous menez?
Au Rwanda et en Tanzanie, nous disposons des cellules dans chaque province au Rwanda (5 sites) et 1 en Tanzanie.
Avec quelles organisations collaborez-vous actuellement? et dans quels domaines prioritaires? Veuillez approfondir le travail/activisme que vous menez
Je suis le chef d’équipe de l’organisation FADA et ci-dessous sont nos domaines prioritaires :
- La Mobilisation des députés en vue d’influencer la prise de décision en faveur des droits des travailleurs du sexe
- L’intégration des activités de la lutte contre la VIH/SIDA dans toute dimension de notre intervention, c’est -à-dire consacrer 10 pourcent de notre budget à la distribution des préservatifs et à l’achat des antirétroviraux ARV pour les travailleurs du sexe qui les en ont besoins.
- Les activités génératrices des revenus pour les travailleurs du sexe telles que l’apiculture, la TIC, la couture et la fabrication des habits.
Quelle action marquante avez-vous entreprise dans le passé ou quel défi majeur avez-vous fait face. ?
Chaque année nous participons aux expositions nationales telles que celle dénommé « Fabriqué au Rwanda » dans le but de faire connaitre et afficher nos produits fabriqués localement.
En ce qui concerne la construction du mouvement, nous organisons deux conférences nationales portant sur les droits des travailleurs du sexe et des personnes LGBTI.
Nous avons pu se rendre en Tanzanie 2 fois et au Rwanda 5 fois, dans l’optique de faire du réseautage et de se partager des idées susceptibles de faire avancer le mouvement et des stratégies du lobbying.
D’après-vous quels enjeux se confronteraient vos organisations ou les travailleurs du sexe au sein de votre pays dans l’avenir ?
Mobiliser le soutien des politiciens autour des questions des droits de l’homme des travailleurs du sexe. Nous menons du lobbying afin de constituer une équipe parmi les députés qui pourraient collaborer avec nous et fait avancer notre agenda. Nous sommes engagés de faire en sorte que le travail du sexe soit décriminalisé, mais nous sommes conscients que c’est une tâche titanique.
Quels sont vos grands projets ?
- Mettre en place une librairie où tous les rwandais peuvent accéder aux informations sur les droits humains et des travailleurs du sexe afin de faire propager la connaissance des droits humain.
- Nous voulons mettre au point un site web où des internautes peuvent poster des informations pertinentes et instructives
- Nous voudrions prendre en charge les frais d’assistance juridique de 10 travailleurs du sexe emprisonnés. Nous espérons pouvoir mobiliser les fonds qui nous permettront d’y parvenir
Quel message voudriez-vous livrer aux travailleurs du sexe? ou à ceux à l’extérieur du mouvement?
Ensemble nous lutterons pour nos droits avec résilience, cohérence et responsabilité
Dans quelle manière exécutez-vous votre activisme par ex. à travers les voies telles que les réseaux sociaux.et /ou quelle stratégies employez-vous ? Les manifestations, réseaux sociaux, législation etc.) Afin de faire connaitre votre cause ?
- Les voyages d’étude
- Les cours de recyclage sur les droits humains ciblant les travailleurs du sexe.
- Les conférences.
- Du travail communautaire à la fin de chaque mois. (Dernier samedi de chaque mois)
- Un bulletin trimestriel sur état de lieu du travail du sexe et la lutte contre le VIH/SIDA.
- Du lobbying auprès des députés afin de changer les lois existantes.
Recueilli par ASWA